Forevernote

Cela fait plusieurs années que Sophie, de La Gazette des Ancêtres, publie sur Evernote qui serait un excellent outil pour gérer sa généalogie. Comme votre serviteur est technophobe, qu’il préfère le papier à l’ordinateur, il avait lu les articles de Sophie, avait acquiescé, puis s’était acheté un nouveau cahier à spirales.

Et il y a peu, je lisais un autre article sur Evernote et je me suis dit : « Si les geneablogueurs y arrivent, alors pourquoi pas moi ! Après tout, * révélation * je suis un geneablogueur ». Et paf ! le logiciel Evernote fut installé.

Alors, puisque tout le monde en a parlé sur son blog, pourquoi faire un article sur Evernote ? Parce que si comme moi, vous êtes une quiche en informatique, une bille en software, alors il vous faut un testeur. Je vais essayer de jouer ce rôle. Ne vous attendez pas à un test du genre Revue d’informatique , j’en serais bien incapable, mais essayons de voir ce qu’Evernote peut apporter au généalogiste technophobe. Et surtout, quelles sont ses limites.

Très facile d’accès

C’est le point positif par excellence. Ce logiciel est extrêmement intuitif. Au départ, le logiciel vous guide pour créer votre première note, votre premier carnet, etc. Après, dans les notes, ça fonctionne comme un éditeur de textes classique.

Et la généalogie ?

On y vient. Première chose à faire, lire les articles de Sophie de La Gazette des Ancêtres. J’en entends déjà dire : « Mais pourquoi aller sur un autre blog que Sacrés Ancêtres! ? », ce à quoi je répondrai :
1. Que vous êtes de vils flatteurs,
2. Que Sophie fait un boulot admirable pour aider à l’organisation en généalogie, qu’il faut aller sur La Gazette des Ancêtres car vous trouverez pleins d’articles intéressants.

Car oui, ce que je vais vous montrer est très largement inspiré des articles de Sophie.

Comment s’organiser ?

Créez un carnet de notes pour vos ascendants. Ensuite vous n’avez le droit qu’à un carnet dans le carnet. C’est un peu dommage qu’il n’y ait pas d’arborescence, mais j’y reviendrai plus tard pour le gros défaut d’Evernote…
Donc, un carnet Ascendants puis un sous-carnet par génération, c’est ce que je conseille.

Mes carnets (pour le moment !)

Pourquoi un carnet par génération ?
On a souvent repéré des centaines ou des milliers d’ancêtres et créer un carnet par ancêtre n’est pas possible car Evernote limite à 250 le nombre de carnets. Ensuite, pourquoi ne pas regrouper tous les ancêtres dans un même carnet ? Parce que, justement, avec beaucoup d’ancêtres, on a besoin d’un peu les classer. Votre logiciel de généalogie vous indiquera en plus à quelle génération se trouve tel ou tel ancêtre ce qui vous permettra de repérer facilement dans quel carnet il faut chercher.

Je dois avouer quelque chose… Je réécris cette partie de l’article car j’ai utilisé la méthode de Sophie et qu’elle ne me correspond pas à l’usage.

En quoi consiste la méthode de Sophie ? En deux notes par ancêtre, une pour les actes et une pour le journal de bord. J’ai tout de suite adopté l’idée… sauf que j’ai des fichiers numérisés de plusieurs Mo et que cela ralentit Evernote au-delà de tout ce qui est acceptable. Pour un de mes aïeux, je possède des dizaines d’actes notariés et, si je mets les photos dans Evernote, je le fais imploser. Alors, comment faire ?
J’ai pris la décision de ne pas inclure les photos d’actes dans Evernote mais seulement : soit les transcriptions, soit les relevés. Par relevés, j’entends le résumé le plus complet possible d’un acte. Cela me permet d’avoir à disposition toutes les informations dans une seule note sans que le logiciel ne rame.

A quoi ressemble une de mes notes ?

Comme vous pouvez le constater, cela ressemble beaucoup à ce qu’avait fait Sophie Boudarel. Je commence par lister les principaux actes au long d’une vie puis je fais une ligne de vie. J’ai un peu modifié la ligne de vie pour qu’elle corresponde à ce que je cherche.
La partie « présence » est là pour que je constate si la personne est citée comme partie prenante ou comme témoin ou parrain/marraine voire autre. La source est indispensable pour moi, elle me permettra de repérer où se trouve l’acte dans mon ordinateur (ou à défaut aux archives) si j’ai besoin d’un visuel. L’âge est là un peu comme accessoire.
Ce modèle sera à affiner suivant l’usage, bien sûr, peut-être mettre en gras les événements où Thérèse Mangaret a été partie.

Puis, vient la deuxième partie de la note, les actes ou plutôt ce qu’il en reste :
Ici seront classés tous les actes citant Thérèse Mangaret, y compris ceux où elle n’est là qu’en tant que marraine, témoin ou autre. Je ne compte pas y placer les actes où elle est notée comme décédée sauf si c’est l’acte qui me permet de dire « décédée avant telle année ». Ensuite, vous noterez qu’entre parenthèse figure la mention « Transcription ». C’est pour différencier l’acte transcrit de l’acte « relevé ». Je ne peux pas transcrire tous les documents que je consulte ou que j’ai, ce serait inhumain. Donc pour la plupart, notamment des actes notariés, je relève le plus précisément possible mais sans transcrire tout le texte.
Pour vous donner une idée d’un testament que je viens de relever :
Testament, folio 172
Le 29/05/1640 a été passé le testament de Jean Claude LANTELME, ménager, fils de feu François et de Marie ARNAUD, de La Tour d’Aigues, en temps de peste.
Il élit sa sépulture dans l’église de La Tour d’Aigues, en la tombe de ses prédécesseurs. Veut que son corps soit accompagné de la sainte croix, et des prêtres desservants cette paroisse.
« En consideration des faveurs et benefices qu’il a receu et recoist journellement de messire Jehan Anthoine Lantelme pretre chanoyne regulier de l’ordre de Sainct Ruf les Valance » lui lègue deux charges de blés à prendre annuellement durant sa vie et s’il ne veut pas les prendre à chaque récolte, il ne peut les réclamer à la récolte suivante.
« Pour la bonne amitié qu’il porte » à demoiselle Anne Herousse, sa femme, lui lègue en plus de ce qui est prévu par le contrat de mariage la somme de 50 livres à payer deux ans après son décès voulant qu’elle soit « entretenue d’allimantz et d’habitz selon sa qualité » tant qu’elle gardera son veuvage et demeurera dans sa maison. Si elle quitte le domicile, elle ne sera plus entretenue.
Le testateur lègue à ladite Marie ARNAUD, sa mère, « tous et chascuns les meubles fruitz et bestail ou argent est autres choses que se treuveront dans ses maisons et bastide l’hors de son decces et trepas pour en fere et disposer a son bon plaizir et volonté plus luy a legué et legue les fruictz et uzufruictz de tous et chascuns ses ses [sic] biens imeubles pour en jouir sa vie durant en payant les charges le despartement des debtes de la communauté en nourrissant et entretenant ladicte Herousse sa femme comme cy dessus est dict et Louize Lantelme sa fille honorablement selon sa qualité »
Le testateur nomme son héritière universelle ladite Louise LANTELME la fille de son légitime mariage avec ladite HEROUSSE. Si sa fille vient à décéder en bas âge sans enfants légitimes, il lui substitue, Augustin LANTELME marchand de ce lieu, son frère et si son dit frère vient aussi à décéder sans enfants légitime lui substitue Pasquette LANTELME sa soeur femme d’Antoine SILVESTRE ménager du lieu de Peypin-d’Aigues.
Il nomme tuteur de sa fille Louise, sa mère Marie ARNAUD « sans qu’elle soit tenue fere aulcun invantere ny rendre aulcun compte de son administration ». Si sa mère vient à décéder alors que ladite Louise est toujours en bas âge il nomme comme tuteur Augustin LANTELME son frère, auquel cas il lègue à ce dernier les fruits et usufruits de tous ses biens jusqu’à ce que sa fille se marie. Son frère devra aussi entretenir ladite HEROUSSE, femme du testateur, tant qu’elle vivra dans la maison commune et qu’elle gardera l’état de viduité. 
Le testateur demande à ce que sa fille, Louise, ne puisse pas se marier sans le consentement dudit Augustin LANTELME et de messire Jean LANTELME sacristain de l’église paroissiale de ce lieu et de messires Étienne LANTELME et Pierre DUBAR tous deux prêtres chanoines régulier de l’ordre de Saint-Ruf. Si elle se marie sans leur consentement, elle sera déshéritée.
Il nomme comme gadiateur lesdits messire Jean et Étienne LANTELME ses frères.
Acte fait et publié sur « la partie du terroir dudit La Tour et de La Bastidonne de Saveric »
Témoins : Jacques DANJOU, Louis POURPE, Christophe ARNAUD, Antoine POURCHIER de Louis, de ce lieu étant avec ledit testateur ; messire Pierre BUES, prêtre chanoine régulier de l’ordre de Saint Ruf vicaire de La Bastidonne, Honoré POURRET et Barthélémy BONNEFOY, de La Bastidonne
Signé par le seul notaire à cause de la peste.
Comme vous pourrez le constater je parle de relevé précis qui vous permettra de vous passer de l’original si vous n’avez pas accès à un appareil photo numérique ou si, simplement, vous avez trop d’actes à prendre. Ce relevé complet peut être évité par l’historien si ce dernier a une question précise à poser au document. Dans le cadre de mon mémoire, je ne fais que rarement des relevés aussi complets mais je note ce dont j’ai besoin parce que je sais quelle question poser au document. Si vous n’avez pas (encore) de questions à lui poser, il faudra faire soit une photo numérique, soit un relevé. Mettre les patronymes en majuscule peut permettre de les repérer plus facilement, d’un coup d’oeil, même si c’est esthétiquement très laid.

Mais revenons à Evernote.

Les limites d’Evernote

Evernote a une limite, le manque d’arborescence. C’est-à-dire la création de dossiers dans le dossier.
Je souhaitais me servir de ce logiciel pour y inclure mes cousins plus ou moins lointains. Voici à quoi ressemble un de mes dossiers sur mon ordinateur :

Grâce à ce système, je sais immédiatement qui est le fils de qui, à quelle génération, etc. Le fait de créer un dossier « Descendants » par génération est pratique parce que Geneatique indique sur la fiche individuelle la génération de notre ancêtre. Pour lui rajouter des enfants, des descendants, c’est bien pratique. Dans ces dossiers, on trouvera les actes de baptême et autres.
Bien sûr, ce n’est pas possible sous cette forme sous Evernote.
Alors, comment faire ?
Créer un carnet par ancêtre et y inclure une ou deux notes pour chaque descendant n’est pas envisageable à cause de la limite des 250 carnets. Donc il faudrait une note par aïeul incluant tous ses descendants.

Sauf que, si vous avez lu l’article Des Billon de cousins, vous savez que j’ai beaucoup, beaucoup de cousins, proches et éloignés. Je m’amuse, de temps à autre, à reconstituer la descendance de Nicolas Georges Serret (1646-1690), un de mes aïeux… Roglo lui donne plus de 26’000 descendants sur 13 générations. Comment voulez-vous que je gère ça dans Evernote ? Si je crée une note « Nicolas Georges Serret » et que je mets tout le monde dedans, je vais faire imploser le logiciel (de nouveau !).
Pour le moment, donc, je n’utiliserai pas Evernote pour gérer les cousins.

En guise de conclusion

Evernote est un outil intuitif et pratique pour gérer les ascendants. Il peut être synchronisé sur Smartphone ou tablette pour ceux qui en sont équipés. Ce logiciel offre d’un rapide coup d’œil l’étendue de vos données généalogiques, ce qu’il vous reste à faire et vous pousse à mieux vous organiser.
Cependant, Evernote a ses limites. Il n’est pas conçu pour les généalogistes et donc, si vous voulez gérer une descendance complexe sur plusieurs générations, ce logiciel ne correspondra pas à vos attentes.

Je le conseille donc fortement pour gérer vos ancêtres, surtout si ça peut vous permettre de remettre à plat vos données, de transcrire certains actes, de voir ceux qu’il vous manque, etc. La note par ancêtre vous permettra, après les deux parties évoquer, de marquer les registres consultés, ceux à consulter, vos pistes, vos réflexions ou simplement vos notes personnelles.

9 réflexions sur “Forevernote”

  1. merci pour ce retour d'expérience, c'est toujours intéressant de voir comment d'autres utilisent un outil. K'utilise Evernote depuis plus de 3 ans, et j'ai plusieurs fois changé de méthodes. Je me suis rendue compte que je recréais dans Evernote des choses que Heredis pouvait intégrer, ou que les présentations en tableau d'Evernote n'étaient pas top : pas de tri, pas de classement, pas de colorisation.
    Alors j'ai un peu changé mon fusil d'épaule, exit la méthode de Sophie, désormais je m'en sers comme "rangement de mes captures d'écran" en fait un truc du genre
    Tout ce que je trouve sur internet, et dont je me dis que je pourrais avoir à y revenir, hop, dans Everntote. Et quand je commence une recherche, je regarde si par hasard je n'ai pas une information dans Evernote, sa fonction de recherche avancée est puissante.

    Merci pour le retour, et bonne continuation. Et si tu veux d'autres idées, il y a un groupe FB US d'utilisation d'Evernote pour les généalogistes, avec plein de tuyaux https://www.facebook.com/groups/evernotegenealogists/

  2. Merci Thomas pour LES mentions ! Tu n'oublieras pas de m'envoyer ta facture 😉
    J'ai écris ces articles, il y a un moment, je devrais prévoir une réactualisation.
    Comme Brigitte, Evernote me sert principalement maintenant outil de capture du web, et de sauvegarde de mes activités pro (mails, suivi…).

  3. Merci pour ce retour d'expérience, c'est toujours intéressant de confronter ses pratiques à d'autres.
    J'ai moi aussi commencé à utiliser Evernote pour la généalogie après avoir lu les articles de Sophie. Depuis, bien que cela ne date que de quelques semaines, j'ai déjà évolué dans son utilisation. En fait, Evernote m'a permis de faire le point sur les actes que j'avais en ma possession et qui étaient éparpillés dans les dossiers de mon ordinateur, en attente de traitement, et sur ma l'état de mon arbre généalogique en général…. Je me sers d'Evernote comme d'un point intermédiaire : j'y ai relevé les éléments en ma possession sur chaque personne en suivant le modèle donné par Sophie, tout est regroupé au même endroit et je coche au fur et à mesure que c'est enregistré sur Hérédis. Ça m'évite de vérifier 15 fois que tel ou tel acte à bien été traité… et surtout, ça m'évite de chercher des actes que j'avais déjà !
    L'autre avantage que je trouve à Evernote, c'est de pouvoir avoir l'avancée de mes recherches en permanence avec moi et je peux continuer même quand je ne suis pas à la maison, pendant ma pause déjeuner au bureau, par exemple…
    Merci encore pour le retour d'expérience et bonne continuation !

  4. En fait, je me dis que tout ce qu'on peut faire avec Evernote, on peut le faire sur Heredis. Pourquoi mettre les actes en double sur Evernote et ton logiciel de généalogie (à moins que tu ne les ajoutes pas auquel cas je comprends l'utilité) ?

  5. Merci pour ton retour, Brigitte et merci pour le lien FB qui peut m'être utile. Pour le moment, Evernote me sert à surtout à réorganiser ma généalogie, en transcrivant ou relevant les actes. C'est un peu comme être obligé de reprendre des branches que j'avais délaissées.
    Effectivement, la fonction recherche est un gros point positif.

    A bientôt,
    Thomas

  6. Ah Sophie, ne le dis pas publiquement on va se faire griller. Non, je ne suis pas un mercenaire de Sophie Boudarel, mesdames, messieurs, parole de scout !
    Ce serait sympa que tu publies, ou Brigitte, sur votre usage actuel d'Evernote pour que les nouveaux venus puissent s'inspirer de l'expérience des plus anciens.

  7. Merci pour ce commentaire détaillé. C'est très intéressant de lire d'autres retours sur Evernote.
    Effectivement pour qui est équipé de smartphones ou tablettes, Evernote est un outil fort pratique !

  8. Je ne sais pas ce dont est capable Heredis (j'utilise Geneatique). Je ne rajoute pas les actes, juste les transcriptions.
    En fait, Evernote devrait surtout me servir pour sa recherche avancée, notamment dans les dépouillements systématiques : savoir en un clin d'oeil si j'ai tel ou tel patronyme. De même, si je cherche un acte d'abjuration, je tape abjuration et j'ai mes actes.
    Pour les fiches individuelles c'est un moyen pour moi d'avoir quelque part stocké de manière facilement accessible toutes les transcriptions, sans avoir à passer par Geneatique car avec Evernote, j'ai en même temps mes notes de recherche, les actes à trouver, mes réflexions, etc.

    Cependant, tu as raison, François, pour l'utilisateur d'un logiciel performant en généalogie, Evernote est un accessoire, mais un accessoire que j'aime bien. Il permet de remettre un peu à plat sa généalogie.

    A bientôt,
    Thomas

  9. Effectivement, mes articles sur Evernote datent un peu et je ne l'utilise plus vraiment comme ca. On verra si j'en trouve le temps et l'envie 🙂

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